Om ou Aum ? Pourquoi chante-t-on l’un ou l’autre ?

Commençons par le commencement : pourquoi chante-t-on Om (ॐ) au début des pratiques ?
Parfois défini comme le son à l’origine de l’univers, parfois comme le grand Tout, ce son a de nombreuses significations. Ce que l’on entend ici, c’est qu’il nous connecte à nous-mêmes et à plus grand que nous. Il permet à l’être humain de s’incarner pleinement tout en se reliant à quelque chose de plus vaste : le divin, l’univers, le divin à l’intérieur de soi.

Le Om est issu de la religion hindouiste (comme beaucoup de mantras que nous chantons en cours de yoga). On le retrouve aussi dans d’autres traditions spirituelles comme le sikhisme, le bouddhisme ou le jaïnisme. Dans le bouddhisme, ce son Om est également considéré comme contenant tous les secrets de l’univers.

Le mot Aum vient du sanskrit et est mentionné dans des écrits comme les Upanishads, où sa définition est correspond aux trois états de conscience : l’état d’éveil, l’état de rêve et le sommeil profond.

Ok très bien on comprend un peu mieux la signification, mais maintenant pourquoi le chante-t-on en cours ou en bhajan ?

Pour ses vibrations pardi !  

Les vibrations particulières du AUM

  • A – Le son naît dans le ventre et résonne dans le haut de la poitrine. La langue reste basse, la bouche ouverte, créant une sensation d’espace et d’ouverture.
  • U – Le son remonte vers la gorge, les lèvres se rapprochent doucement. La vibration se déplace vers l’avant de la bouche et le palais.
  • M – Le son se termine dans la tête, les lèvres fermées.
  • Puis vient le quatrième temps : le temps de silence, symbole de la conscience pure, de l’éveil.

Chaque lettre du AUM a aussi une signification symbolique :

  • A représente le commencement, la naissance, et le dieu créateur Brahmā.
  • U symbolise la continuité, la vie, et le dieu Vishnu, le dieu de la préservation entre autre
  • M incarne la fin, la transformation, et le dieu destructeur ou transformateur Shiva.

Ce trio fait écho à la trinité divine (Brahma, Vishnu, Shiva), mais aussi aux trois dimensions de l’être humain : corps, esprit et âme. Et donc bien sûr, au trinité en général utilisée dans le symbolisme (le plus connu en occident, ancré dans la religion chrétienne étant le Père, le Fils et le Saint-Esprit). 

L’harmonie du Om

Quand on chante plusieurs Om, une harmonie se crée. Peut-être l’as-tu déjà ressenti en cours ?
Le premier Om peut sembler un peu chaotique, puis peu à peu, les voix s’accordent. Chacun.e trouve sa voix intérieure… et la voix du groupe.

Car au final, ce qui compte avec les mantras, c’est l’intention, pas la performance vocale. Il ne s’agit pas de pousser la voix vers l’extérieur, mais de laisser résonner la vibration à l’intérieur, pour qu’elle te touche de l’intérieur et touche les autres par la pureté et ce qu’elle renvoie.

Le Om comme mantra vient donc créer une cohérence à l’intérieur de toi (cf l’article sur les bienfaits des mantras), il permet ainsi d’arriver encore plus en présence de toi, de t’apaiser et de te connecter au groupe (si chanté en groupe bien sûr 😉).

Alors, AUM ou OM ?

À force de lire et relire sur le sujet, je n’ai pas trouvé d’explication vraiment claire sur l’usage de l’un ou de l’autre.
Certains affirment que seul Om est juste et que Aum serait une erreur. D’autres disent que Om est une version simplifiée, tandis que Aum permet de décomposer et savourer chaque sonorité.
D’autres encore expliquent que l’écriture AUM a été créée pour l’enseignement et la symbolique, mais qu’à l’oral, il se prononce seulement Om.

Il a donc été dur d’avoir un avis très clair. Après avoir lu de nombreux articles et écouté des vidéos, je ne prétends pas avoir la connaissance spirituelle nécessaire pour trancher.

Cependant, j’ai été frappée par les avis parfois très tranchés, presque excluants, qui pointent l’« erreur » des autres. Cela m’a amenée à une autre réflexion :
Est-il vraiment important de choisir un camp ? Est-il vraiment important de savoir qui lequel est juste ?
N’est-il pas plus essentiel d’expérimenterde vibrerde ressentir ?
Et surtout, de sortir de cette division entre ceux/celles qui « ont raison » et ceux/celles ayant « tort » ? Division qui retranche souvent dans la peur de mal faire et ne permet pas l’expérimentation par soi. 

Le mot de la fin : Je t’invite à observer les espaces où tu crées, parfois sans t’en rendre compte, de la séparation, ces moments où, convaincu.e de ton savoir, tu exclues l’autre ou alors ces moments où tu n’oses pas poser la question de peur d’être jugé.e par l’autre… Mais c’est un thème que nous aborderons plus en profondeur dans un prochain article.

J’espère que ces quelques lignes t’auront nourri.e et accompagné.e dans ton cheminement. Ecris-moi pour en discuter, je me ferai un plaisir d’échanger avec toi. 


Avec amour,
Marie

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